Histoire

Aumérine nait du mauvais côté du lit, fille aînée d'un aristocrate. Jusqu'à 5-6 ans, elle vit avec sa mère, simple ouvrière, arrondissant ses fins de mois en divertissant des gens fortunés et son petit frère, consciente du fait que son père est "un homme très occupé". Bien sur, la faiblesse de son don est déjà sujet de moqueries à l'école, mais... Rien qui ne puisse être réglé entre enfants, d'un bon coup de poing dans le nez. A six ans, Aumérine est une élève intéressée quoi que facilement dissipée et curieuse, et à la maison, elle est une aide précieuse pour sa mère, aidant volontiers à la cuisine.
 
  Peu après les six ans d'Aumérine, son père vient voir sa mère et l'épouse, suite à la mort en couche de sa première épouse avec le garçon qu'elle portait. L'objectif de l'homme est d'utiliser le petit Aurélius comme héritier, vu qu'il est déjà là, et en parfaite santé, tout en offrant à sa fille "officielle" une belle mère. Aumérine, dans l'histoire? La pièce rapportée. Et dès les premiers jours, la cohabitation avec Andromaque, âgée de six mois de moins seulement est difficile. L'enfant est jalouse, et, aidée par sa nourrice, tourmente volontiers Aumérine, lui jetant à la tête son statut de "roturière", ses mauvaises manières à table, son accent des bas quartiers... Et son absence de bénédiction, même si son existence a été attesté par sa mère ("bien sur que si, bébé, elle faisait voleter ses cheveux autour de sa tête") et par le professeur d'étiquette de la fillette, son seul support. Oui, parce que Aurélius est trop jeune, et leur mère prend le parti constant d'Andromaque, préférant la caresser dans le sens du poil, et assurer par là son statut. Aumérine est isolée sous les combles, reçoit des robes certes luxueuses, mais démodées ou mal coupées lui attirant les rires mesquins de la haute société, et n'a pour seule servante qu'une esclave un peu plus âgée qu'elle. Le pire scandale étant lorsqu'Andromaque, quelques jours avant le dixième anniversaire d'Aumérine, l'accuse d'avoir volé sa pièce de métal, celle là même que la fillette aux cheveux violets conservait précieusement depuis ses cinq ans, un magnifique boulon entier, et la lui prend en faisant fouetter sa demi sœur. C'est son professeur qui la sauve de la disgrâce, encore une fois, en lui offrant un morceau de cuivre, permettant à l'enfant de passer son Illikia de justesse. A noter, un que quand elle a tenté de donner sa version au prêtre qui s'en occupait, sa seule réponse à été un soupir, et un haussement d'épaule. A noter aussi qu'elle n'a plus revu son professeur, condamné pour vol, avec des preuves accablantes apportées par la nourrice d'Andromaque.

  L'illikia est pour Aumérine l'occasion de se défaire partiellement de l'emprise de sa sœur, puisqu'elle passe désormais ses journées à la clinique. Bien qu'officiellement aristocrate, l'apprentissage de médecin lui a été refusé au profit d'une amie de sa sœur, ne lui laissant que les taches ingrates telles que le nettoyage des bassins. Qu'à cela ne tienne. Elle travaille assidûment, passant parfois douze heures à son travail, malgré son jeune âge, pour retarder l'heure de rentrer au manoir. Avec le temps, elle commence à se faire connaitre par ses collègues comme volontaire, efficace et sérieuse (d'ailleurs pour la petite histoire, l'apprentie médecin lui ayant soufflé la place sera, 5 ans plus tard, asservie pour avoir causé la mort d'un patient. C'est le karma.), et promue au grade d'infirmière. Elle ne dort plus au manoir familial qu'un jour par ci par là, squattant une chambre de garde à l’hôpital (ce qui arrange les médecins qui ont une infirmière qualifié en plus au besoin). De ce fait elle loupe totalement les tractations entre son père et l'un de ses partenaires. Elle apprend lors des funérailles de sa mère (étouffée par une arrête de poisson) qu'elle se mariera le lendemain... Sur le coup, ça le dérange pas, ça veut dire quitter définitivement la maison, et elle pense ne regretter que son frère et la petite esclave qui l'a fidèlement servie jusque là. Mais bon, entendre le prêtre assurer qu'Icare bénit cette heureuse union, ça fait grincer des dents.
 
  D'autant plus qu'elle n'est pas heureuse, cette union. Dès les premiers jours, la vie d'Aumérine se retrouve réglée comme du papier à musique. Elle doit être rentrée à heures fixes de son travail, et tant pis si un hôpital n'a pas d'horaires de bureau. Son mari est un bourgeois, le fils d'un collègue à son père âgé de dix ans de plus qu'Aumérine, il est jaloux et possessif (mais lui à le droit de sortir de la maison boire un verre entre "collègues"), et l'accuse plusieurs fois de le tromper avec son chef (ce qui est d'autant plus risible que la jeune aumérine le sait être de ganymède). L'annonce d'un début de grossesse, et les désagréments qui vont avec semblent le soulager un temps, mais lorsqu'il découvre un soir que la jeune femme, pour apaiser des nausées à fait venir son collègue jusque dans la maison, il se met en colère et la poursuit jusque sur le balcon pour la calomnier. Ce qui suit est littéralement un miracle, un don d'icare, qui tombe à ce moment là... Et tue l'homme sur le coup. Oui, parce qu'un morceau de métal brulant qui tombe de plusieurs kilomètres de haut, ça fait un sacré impact. Et si Aumérine en réchappe, c'est uniquement par l'utilisation de sa bénédiction, qui lui a permis, instinctivement, d'atterrir en douceur après avoir été projetée dans le vide par l'impact.
 
  Les jours qui suivent sont un peu confus, entre la convalescence (des brûlures superficielles mais il y a eu une crainte pour l'enfant), les visites du temple pour la féliciter de la bénédiction d'Icare (à noter que la première fois qu'on lui a dit ça, elle a poussé une gueulante qui a fini en crise d'hystérie. Commentaire du médecin au prêtre: "Sans vouloir vous commander, évitez de dire à une femme enceinte qui a eu la trouille de se réjouir. Ou attendez un peu qu'elle soit apte à réfléchir et non à réagir avec ses hormones."), et le besoin de trouver une nouvelle maison, celle d'Aumérine étant détruite. Heureusement pour la jeune femme, une compensation financière et l'héritage qu'elle reçoit de son 'regretté' époux lui permettent d'acheter une maison dans le quartier ouvrier. Le reste de sa première grossesse se passe à apprendre, avec plusieurs années de retard, à utiliser sa bénédiction, et à comprendre pourquoi elle semble n'apparaitre que maintenant. C'est quelques mois après la naissance de son fils, Caleb, que la maman comprends: Plus son lait se tarit, et plus sa bénédiction s'affaiblit. Nait alors une idée folle qui se transforme peu à peu en projet solide, aidé par son mentor et par le temple, lequel y trouve un intérêt.
 
  Aujourd'hui, Aumérine fonctionne selon une logique rodée. Aidée par une petite esclave humaine qu'elle a achetée et dont la bénédiction lui permet de surveiller sa santé, elle est enceinte pour la 4ème fois. Et elle est payée pour, le géniteur étant un Icarii qui n'aura jamais de droit sur son fils, mais a son égo rassuré d'avoir procréé. Elle vit dans le quartier Bourgeois, ayant déménagé lors de sa seconde grossesse, avec ses quatre ainés (Caleb, Noémie et les jumeaux Anne et Anton) et trois orphelins (deux dont les parents sont mort en expédition, et un 3ème dont le père est parti et la mère a été asservie) que le conseil lui a confié jusqu'à leurs seize ans. Elle ne fréquente plus ses parents, encore moins sa demi sœur, et travaille à la fois comme éducatrice pour les enfants, et sage-femme à domicile.